On a tous quelque chose qui nous pousse à aller de l'avant, quelque chose qui nous motive, une philosophie de vie en quelque sorte, que nous essayons plus ou moins d'appliquer avec plus ou moins de succès. Parfois, souvent même, nous ne nous en rendons pas forcément compte. Ce sont les autres qui nous en informent avec des remarques qu'on entend tellement souvent qu'on se dit qu'elles doivent quand même être fondées, avec des commentaires qui nous font réagir par rapport à nous-mêmes.
Je crois que j'ai trouvé la mienne. La raison qui me pousse
à aller de l'avant, celle qui me motive, ma philosophie de vie en quelque
sorte. La force qui me dirige c'est d'aller au-delà de mes limites. Ce qui
semble être une phrase sortie d'une série B ou d'un blockbuster américain est
en fait un principe que j'applique depuis toute petite déjà.
Aller au-delà de ses limites c'est sortir de sa zone de
confort pour élargir ses horizons. Et c'est ce sentiment grisant d'avoir appris
quelque chose de nouveau, d'avoir assimilé quelque chose que je ne connaissais
pas encore, d'avoir acquis une nouvelle donnée à ajouter à celles que je
possède déjà qui est l'essence même de ma vie.
Il n'y a rien que j'aime plus que les nouvelles expériences,
rien que j'aime plus qu'essayer quelque chose pour la première fois. Ce n'est
pas toujours évident de trouver de nouvelles activités en particulier lorsqu'on
est un enfant et que nos activités sont limitées par les adultes, lorsqu'on est
étudiant et que nos activités sont limitées par nos études, lorsqu'on est
employé et que nos activités sont limitées par notre travail. Et pourtant…
Juste sous nos yeux et à notre portée s'étalent un nombre quasi-infini de
possibilités de nouvelles expériences et de nouvelles alternatives. Il suffit
de pousser un peu plus ce que l'on sait déjà afin de tâter et d'explorer ce
qu'il y a au-delà de nos habitudes.
Lorsque j'étais enfant, c'était apprendre le programme de
l'année suivante. Lorsque j'étais étudiante c'était chercher plus loin que ce
qu'on me demande à la base quitte à y perdre du temps mais à y gagner en
connaissance dans un domaine autrefois inconnu. Maintenant que je
suis employée c'est rechercher au-delà de ce qu'un simple chantier peut donner,
que ce soit en termes de connaissances supplémentaires, en termes de contact
humain, en termes de nouvelles expériences (j'ai entre autres appris à conduire
et à manipuler une pelle mécanique, appris à manier un marteau piqueur, appris
à utiliser le système d'aspirateur qu'utilisent les balayeurs de la ville…). Des
toutes petites choses qui de premier abord peuvent sembler inutiles mais qui,
s'ajoutant les unes aux autres, donnent une véritable valeur à qui je suis au-delà
de ce que je suis déjà.
Mais aller au-delà de mes limites, je l'applique aussi tous
les jours. Lorsque je vais skier, j'essaie toujours d'atteindre le point où je
commence à avoir peur à cause de ma vitesse et qui recule à chaque fois, ce qui
me permet d'aller de plus en plus vite. Lorsque je fais un exercice physique et
que j'arrive au moment où je n'en peux plus, je continue encore pendant
quelques secondes, ce qui me permet d'en faire plus à chaque fois. Lorsque j'ai
mal, je sais que je peux encore aller au-delà de la douleur, ce qui me permet
de me renforcer à chaque fois.
Ainsi, quelle que soit mon activité, même si c'est quelque
chose que je répète et répète encore, mon horizon s'élargit à chaque fois parce
que les limites, même si on n'en a pas toujours l'impression, sont en fait
élastiques et s'étendent tellement loin que même notre imagination a du mal à
en voir l'étendue. Et je souhaiterai qu'un jour je puisse embrasser une partie
de cette étendue et en être fière.